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Ethique du genre humain Poésie

Non merci !

En Gascogne, il fut un temps où le panache comptait plus que tout…

Les guerriers Gascons, Atelier d’art Terre de Grès à Eymet, France

En Gascogne, il fut un temps où le panache comptait plus que tout. Il y a cette tirade, magnifique, éternelle, ce souffle de Cyrano qui inspire les mots qui suivent :

Non merci,

Non merci ces chemins balisés qui détournent du sens.

Se complaire en médiocre, oublier l’idéal, non merci.

Non merci, ces chapelles partisanes que les masses encensent.

Préférer les eaux plates, ignorer les épreuves, non merci.

Non merci, les honneurs, les flatteurs, ces sirènes d’absence.

Écraser les petits, se courber face aux grands, non merci.

Non merci, les lumières et la science, s’ils meurent à la conscience.

Vouloir être servi, plutôt qu’être au service, non merci.

Par contre,

Se pendre la tête en bas, comme les chauves-souris,

Et voir dans les étoiles des parcours de géants;

Savoir pister l’anguille sur les traces d’antan,

Pour y lire les annales, ce baume qui guérit;

Remonter à la source, imiter le saumon,

Pour danser sur les monts et purifier les cœurs;

Défier les hardes noires, sans vaincu ni vainqueur,

Et côtoyer les risques, apaiser les démons;

Observer les colverts quand ils prennent le large,

Pour oser l’aventure, des horizons sans âge;

Tutoyer les tortues en quête de présages,

Et chanter des messages, où les âmes s’engagent ;

Vouloir tenir son rang dans la meute sauvage,

Et pouvoir la quitter, à l’appel des rois mages.

oui, trois fois oui, toujours et encore.

(Inspiré de la fameuse tirade des nez dans Cyrano de Bergerac, pièce de théâtre écrite presque entièrement en alexandrins par Edmond Rostand à la fin du XIX° siècle). 

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